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Expression unitaire CGT – FO – SUD-Rail – UNSA – FGAAC
Ensemble pour les salaires
La direction relance le débat sur l’intéressement. Elle convoque une table ronde le 11 mai sur le sujet. Elle souhaite aller très vite et soumettre son projet au CCE du 30 mai pour présentation à la signature mi-juin.
Par ce biais, elle tente de détourner les revendications salariales des cheminots.
Les augmentations salariales obtenues par les cheminots sont déjà dépassées par une inflation de 0,6% sur les trois premiers mois de l’année 2006 à laquelle il convient d’ajouter les hausses du pétrole (+4,2%), du gaz (+5,8% au 1er mai), les loyers (+1,1%)…
L’augmentation du pouvoir d’achat des cheminots actifs et retraités passe par une augmentation générale des salaires et pensions et non pas par une prime d’intéressement aléatoire et basée sur les résultats de l’entreprise avec comme conséquences des milliers de suppressions d’emplois, une dégradation des conditions de travail, de santé des cheminots et une fragilisation plus grande de notre protection sociale.
C’est pourquoi, ensemble, les fédérations CGT - FO - SUD Rail - UNSA - FGAAC qui ont dénoncé l’accord d’intéressement en octobre 2005 exigent l’ouverture immédiate de négociations salariales.
Après les 4000 emplois supprimés en 2004, ce sont 3550 qui l’ont été en 2005. Au total, les 13 200 suppressions depuis 2002 représentent une économie de 676 M€ pour la direction SNCF.
La baisse des coûts de production est l’objectif premier de la Direction SNCF. L’intéressement est un moyen efficace pour y parvenir puisque l’entreprise ne verse aucune cotisation sociale dessus (seul le salarié est soumis à la CSG, CRDS et est imposable).
Elle ne verse rien aux retraités qui en sont exclus. En plus d’être une injustice, c’est une remise en cause du statut qui prévoit des pensions indexées sur le salaire des actifs.
Bien que l’entreprise s’en défende, les cheminots ne sont pas dupes : les sommes dégagées pour l’intéressement viendront en déduction de l’enveloppe consacrée aux augmentations des salaires et pensions.
D’ailleurs, dans toutes les entreprises où ce système existe, il a un impact réducteur sur l’augmentation annuelle des salaires.
Par contre, c’est un excellent moyen d’intégration aux objectifs de l’entreprise. Par le biais de l’intéressement, la SNCF choisit un chemin qui sert ses intérêts et ceux du gouvernement mais dessert ceux des cheminots actifs et des retraités.
La SNCF estime que les efforts fournis par les cheminots en 2005 sont encore insuffisants, il faut toujours faire plus ! Jusqu’où faudra-t-il aller dans cette course à la productivité pour être compétitifs aux yeux de la direction et du gouvernement ?
L’intéressement que l’entreprise remet sur le tapis, ne peut répondre aux besoins quotidiens des cheminots. Ce serait instaurer une précarité salariale liée au bon vouloir du gouvernement et du patronat.
L’obstination de la direction est pour le moins suspecte au regard de sa politique de refus des légitimes revendications salariales.
Pour vivre dignement, pour régler les factures mensuelles, c’est d’un salaire décent, régulier et revalorisé chaque année dont les cheminots ont besoin.
Dans le même temps, l’entreprise vient de publier ses résultats financiers 2005 qualifiés d’historiques. Avec un résultat net de 1 334 M€ et un bénéfice de 417 M€ , gouvernement et direction disposent d’une nouvelle « manne financière » de 278 M€ (417 M€ - 139 M€ prévus au budget).
Au vu de ces résultats, les moyens existent. Il est donc possible d’augmenter les salaires et par péréquation les pensions.
Les Fédérations CGT - FO - SUD Rail - UNSA - FGAAC qui représentent près de 82% aux dernières élections professionnelles exigent l’ouverture immédiate de négociations salariales pour que celles-ci soient enfin l’occasion d’une autre politique salariale dans l’entreprise.