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Facilités de circulation : Arrêtez votre pipeau !!!
Parmi les nombreuses attaques, en cours ou en préparation contre le statut des cheminots, il y a les menaces de plus en plus pressantes sur nos facilités de circulation (FC). C’est un serpent de mer qui réapparaît à peu près tous les deux ans où la direction nous ressort ce vieux chiffon rouge. En juillet 2017, un document interne de la SNCF proposait purement et simplement de supprimer les FC aux ascendants. Finalement suite à la publication d’un article de presse, la direction aura fait machine arrière en indiquant dans un communiqué « que cette dématérialisation se ferait à périmètre constant des bénéficiaires ».
La Cour des Comptes, qui fait la délectation des médias, n’hésite pas à présenter nos FC comme un avantage extravagant dont 85% des bénéficiaires ne seraient pas des agents en activité ! Rassurez-vous, en disant cela, ils ne visent pas les billets de 1ère classe gratuits des députés et sénateurs qui en profitent bien plus que les cheminots ! Ces « avantages » coûteraient 100 millions d’euros à la SNCF d’après la Cour des Comptes, chiffres contestés par la direction de la SNCF elle-même qui avance le chiffre de 21 millions.
De surcroit, l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS), considérant qu’il s’agit d’un avantage en nature, entend soumettre nos billets de trains à cotisations sociales. Des informations laissent transparaître que, dans un premier temps, seraient supprimées les quelques FC dont peuvent bénéficier parents, grands-parents et beaux-parents. La direction de la SNCF a annoncé que cela ne faisait pas partie de son « agenda social » tout en affirmant vouloir digitaliser les FC pour mieux contrôler leur utilisation et ainsi, sans doute, respecter les exigences de l’ACOSS. Il y a fort à parier que la « remise à plat du Statut des cheminots », forcément négative, voulue par le président de la République, risque de mettre en péril nos droits en matière de facilités de circulation.
Les principales préconisations de la cour des comptes:
- Suppression des FC aux 248.000 ascendants ;
- Mise en place d’un Pass Carmillon pour tous les ayant droits ;
- Mise en place de plages horaires interdites à l’usage des FC ;
- Appliquer aux FC la prise en charge des contributions sociales (TVA, etc…) ;
- Fiscalisation des FC ;
Toutes ces mesures ne sont que des préconisations, cela ne veut donc pas dire qu’elles seront reprises par la direction de la SNCF. Cependant, c’est une orientation particulièrement négative qui est donnée à la direction de la SNCF.
Une attaque peut en cacher une autre.
Après avoir annoncé la fin des régimes spéciaux pour 2018, après avoir remplacé le RH0077 par un accord d’entreprise et un accord de branche au rabais, après nous avoir annoncé le transfert de milliers de cheminots dans les entreprises ferroviaires privées en cas de perte de marché, après avoir soumis au D2I 26.000 cheminots supplémentaires, c’est maintenant au tour des Facilités de Circulation.
Pour SUD-Rail, la mise en place des FC en 1938 au bénéfice des cheminots et de leurs ayant droits et leur extension aux ascendants en 1956 et 1974 sont un acquis social. Il est donc hors de question de revenir sur un droit gagné à l’époque.
Les FC NE SONT PAS un privilège honteux, mais une juste compensation des bas salaires dans l’entreprise et des conditions de travail dégradées, 3x8, décalé, travail des dimanches et fêtes, continuité du service 24h/24 et 365 jours par an ... Mais il est vrai qu’en ces temps de remise en cause des acquis des travailleurs au moment même où des milliards d’euros sont donnés en cadeau au patronat, sans aucune compensation, tout droit des salariés devient un privilège inadmissible. Et toute organisation défendant ces droits est traitée d’archaïque.