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Droit de réponse SUD-rail - le 05/04/2016 » 16:26 par Marc

ouibus.jpgSUD-Rail Normandie, le 05 avril 2016

Au journal gratuit Côté Rouen, et Paris Normandie
 

Le syndicat SUD-Rail, 2ème organisation syndicale à la SNCF sur la Normandie, tient à réagir et à apporter quelques précisions suite aux articles parus dans l’hebdomadaire « Côté Rouen » n°229 du 30 mars au 5 avril 2016, intitulé « Autocars. La ligne Rouen-Paris plébiscitée » et dans le journal « Paris Normandie » du 4 avril 2016, intitulé « le bus est sur les rails »

 

Loi Macron : plus d’autocars sur les routes !

Depuis des années, les gouvernements successifs ont favorisé les patrons du secteur routier, multiplié le nombre de camions sur les routes et les autoroutes et détruit le fret ferroviaire public.  Les conséquences, tant pour le nombre d’accidents qu’en matière écologique ou encore sociale, sont catastrophiques. Désormais, la loi Macron permet la même chose pour le transport de voyageurs : on parle de 200 lignes supplémentaires d’autocars à travers la France dès cette année. L’Etat veut se désengager du système ferroviaire et avec cette loi il y aura plus d’autocars sur les routes, ça coûte moins cher qu’un train qui doit payer ses coûts complets, alors que le bus ne paie pas la route et son entretien.

Rapport Duron : moins de trains…

Le rapport Duron, du nom d’un député PS par ailleurs Président de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France, met en péril l’avenir des Trains d’Equilibres du Territoire.

Une fois de plus, l’absence de rentabilité financière est mise en avant pour tenter de justifier l’abandon des zones rurales, la suppression de nombreuses relations transversales et des trains de nuit qui subsistent encore.

La direction SNCF a de lourdes responsabilités sur l’état des trains Intercités. Un matériel vieux de plus de 30 ans, une offre qui ne cesse de se réduire, une tarification prohibitive et un réseau dans un piteux état ont eu pour conséquence le report des usagers du train sur la route. Mais le rapport Duron, comme le gouvernement qui en est le commanditaire, cachent l’essentiel du problème : l’Etat ne finance pas les dessertes ferroviaires, pourtant utiles à la population et qui permettent l’aménagement du territoire.

Nous ne nions pas les difficultés des usagers, confronté-es à une tarification SNCF incompréhensible et souvent excessive ; il faut revenir à des tarifs ferroviaires simples, basés sur l’égalité de droits entre tous les usagers (donc sur la péréquation) et offrir un service ferroviaire fiable et adapté aux besoins. Alors, il n’y aura besoin, ni de réinventer la 3e classe dans les trains, ni de mettre des milliers d’autocars sur les routes ! Mais les actionnaires des entreprises privées préfèrent détruire le service public ferroviaire et empocher les bénéfices de lignes d’autocars … qu’ils abandonneront très rapidement pour s’enrichir ailleurs.

En France, 110 000 personnes ont utilisé un bus longue distance en 2013.  La direction SNCF se donne pour ambition, avec OUIBUS, de réaliser 4 millions de voyages en 2016 et 8 millions de voyages en 2018.  L’environnement ?  La sécurité ? Les financiers s’en moquent…

SUD-Rail et l’Union syndicale Solidaires affirment qu’il faut privilégier le transport ferroviaire, non par dogme mais parce que c’est le meilleur choix en matière de sécurité, d’environnement et de conditions de travail.

A la concurrence, nous opposons la complémentarité des divers modes de transports afin de répondre aux besoins des citoyens par un meilleur aménagement du territoire.

Le gouvernement préfère offrir un nouveau marché à des entreprises privées et à leurs actionnaires, au mépris du bien-être collectif.

Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire.

Veuillez agréer nos salutations syndicales.